Pourquoi vouloir reproduire une des uvres les plus célèbres au monde ?
Reproduire une uvre aussi mythique que la Joconde, pour un jeune artiste peintre, c'est se mesurer à ce qu'il y a de plus grand, se lancer un défi, tel un sportif essayant d'égaler un record. Toucher au « sacré » c'est aussi prendre des risques celui d'être critiqué mais qu'importe ! La tentation est trop grande, l'excitation est à son comble, je bascule
Je choisis une toile plutôt grande, presque deux fois la taille de l'original, que je pose sur mon chevalet. Je cherche sur le web une photo, la plus fidèle possible, et je me fonds dans le sujet, pour ne perdre aucun détail ! Mon crayon s'active sur la toile et plus je regarde le modèle, plus les contours m'apparaissent. Ce pont en pierre, en arrière plan sur la droite, cette belle broderie sur l'encolure de sa robe, sa petite boule de chair près de son il gauche, les plis de ses étoffes, le bois de l'accoudoir sur lequel elle prend appui Tout s'éclaircit soudainement ! J'y suis ; je suis transporté par cette uvre, Mona-Lisa me fascine. L'horloge vient de s'arrêter, je suis comme avalé par la toile, le monde extérieur n'existe plus ; c'est le silence absolu !
Quelques tubes d'acrylique, deux ou trois pinceaux et 37 heures de pur plaisir, de caresses, d'amour, de voyage, d'osmose la magie opère. Les couleurs se côtoient et se superposent avec facilité. L'arrière plan s'illumine, enrichit les contours et les parties les plus sombres. Mona-Lisa vient de ressusciter devant moi. Elle m'apparaît, dans mon petit atelier, toujours aussi mystérieuse et froide. Elle ne me dévoilera pas son secret Tans pis !
Bien sûr, les moyens modernes et les peintures actuelles facilitent largement l'élaboration d'un tel travail mais pourtant, 5 siècles plus tard, la reproduction de cette uvre reste délicate et demande beaucoup de minutie. Peut-être que les novices, trouveront sur cette toile des détails qu'ils n'avaient pu apprécier auparavant ? Je le souhaite, car c'était mon but !